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HOMEOLOOK, homéopathie, science et médecine ... blog de Philippe Marchat
9 novembre 2014

Le superflu et l'essentiel ... encore

Le post précédent ne doit pas être pris comme un moment, ou un mot, d'humeur. Car la survalorisation de la technique est la marque de notre époque, de notre civilisation même, et si on ne la prend pas en compte, toute réflexion profonde sur les équilibres (y compris de l'assurance maladie, sans parler de la santé comme équilibre et non pas "conformité" de la machinerie biologique à ses normes) est vaine. 

Heidegger a consacré une grande part de sa réflexion à cetre question de "la Technique". Il disait que "l'essence de la technique n'est rien de technique", soulignant par là (pardon pour les philosophes "professionnels" qui liraient ce texte, j'implore leur indulgence) que n'y voir qu'un instrument qu'on utiliserait bien ou mal, qu'une procédure ou qu'une "recherche" sur le réel est une erreur monumentale. Car c'est d'un certain rapport au réel qu'il s'agit

Ainsi, comme il le disait si justement, "l'essence de la technique est l'Araisonnement" (en allemand, das Gestell, "faire se tenir devant soi", c'est à dire placer le monde et les êtres comme objets face à soi). Dans araisonnement, il faut entendre deux choses :

- faire rendre raison, demander des comptes au réel et s'imaginer que ce que la raison humaine peut en connaître est "la" vérité, l'essentiel. 

- le verbe "araisonner", comme l'on dit des corsaires ou des pirates, qu'ils araisonnement un navire, c'est à dire s'en rendent maître, par la force, et de manière indue le plus souvent. 

La "technique", c'est, ainsi, cette marque de la science occidentale, donc de notre civilisation et, bientôt, de la civilisation mondiale, qui prétend pouvoir réduire le réel à ce qu'elle en pense... et estime pouvoir en faire.  D''où, aussi, la destruction de la nature, la polution, le manque de respect pour ce qui nous a été donné ou, plutôt, prêté. 

En médecine, la marque de la "technique" c'est le privilège donné aux paramètres "objectifs", (en réalité objectivés et construits), c'est à dire aux résultats des prises de sang, radios, scanners, IRM, enregitrements électrographiques (électro-cardiogramme, électroencéphalogramme, électromyogramme, etc.), avec pour corollaire une dévalorisation extrême du vécu du patient, de son histoire, de la place qu'y occupe sa maladie, ses troubles, etc. D'où, pour en revenir au texte précédent, la "logique" et le bien fondé apparents de rémunérer 23 euros 30 minutes de réflexion, d'examen, d'échnages, d'écoute et de partage du médecin et une IRM du genou à hauteur de 300 euros. 

C'est, aussi, le privilège, voire le "monopole" accordé à la bio-médecine. Au détriment d'une approche plus intégrative qui, bien sur, reconnaîtrait la valeur de celle-ci mais aussi d'autres approches complémentaires, non pas au sens de secondaires mais complémentaires parce qu'elles  "permettent de compléter la vision et la connaissance de l'humain, en santé et malade". Par exemple, les approches psy de l'inconscient, les approches cognitivo-comportementales,  la méditation,  l'homéopathie, l'acupuncture, la phytothérapie, etc. 

Bien sur, il y aurait, là, un risque de lsombrer dans le "fourre-tout", le relativisme, le "tout se vaut". Mais, non, tout ne se vaut pas. V'est ne confrontant, loyalement et sans concession, les points de vue que l'on pourrait dégager l'inérêt de telle et tele approche. Ce qui est sur, c'est que l'approche bio-médicale ne se suffit pas à elle même. Son champ d'excellence est celui des maladies graves ET aigues. Elle est très importante, mais de façon plus nunacée, nettement moins exclusivement dans les maladies graves ET chronqiues. Car le facteur temps indique, en lui même, que la maladie est autre chose qu'un "épisode" dans la vie du malade, qu'elle est profondément "enracinée" en lui et que soigner sa totalité, son équilibre global est, dans ce cas, important et nécessaire. 

Le superflu et l'essentiel peuvent donc varier. Devant une septicémie sévère, les antibiotiques et la réanimation sont l'essentiel, l'approche globale est "superflue", très accessoire. Devant un tableau de maladies infectieuses récurrentes, l'approche globale est l'essentiel, les antibiotiques, superflus et nuisibles, etc. Rien n'est déterminable, une fois pour toutes, et de façon rigide. Le dialogue et la confrontation sont nécessaires. 

Organiser un système de santé sans mener ce type de réflexion essentielle mène, inévitablement, à des mesures inefficaces, vouées à l'insuffisance et, aussi, à la dégradation progressive de ce système. 

Il est possible, voire plausible, que l'avenir de notre civilisation passe par le recul du primat de la "technique" et l'accueil, aux côtés de celle-ci, d'autres approches plus "humaines" et plus respectueuses de la nature.C'est possbile et plausible car nos sociétés n'auront bientôt plus les moyens financiers de cette ivresse technique. Et l'implosion financière de notre modèle technique nous conduira, peut être, souhaitons-le, (comme avec la menace des catastrophes écologiques) à être moins "raisonneurs" et plus raisonnables. Une telle possibilité illustrerait, de belle façon, le mot d' Holderlin, ce poète qui affirmait que " là où croit le danger croît aussi ce qui sauve".

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
A
L'Etat, via la HAS, l'ANSM, la CPAM... tente de nous remettre sur le "droit" chemin, en nous culpabilisant, nous faisant peur (depistage) pour les domaines où il y a de l'argent à faire, tout en abandonnant des pans entiers moins rentables et en négligeant la réelle prévention. <br /> <br /> et je pense aussi aux association de patients malades , qui croyant bien faire, alimentent le système en se faisant manipuler par des lobbyies. <br /> <br /> <br /> <br /> Il y a vraiment 2 approches du monde de la santé qui s'affrontent actuellement . lequel gagnera? c'est très Darwinien tout cela.. L'avenir nous le dira mais je ne pense pas que ce soit gagné pour tout le monde. <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai participé le 8 octobre dernier à l’UNESCO à Paris , au colloque organisé par Luc Montagnier , intitulé "La Biologie à la lumière des théories physiques : nouvelles frontières en médecine", consacré à l’émergence d’un nouveau paradigme en biologie faisant intervenir les ondes électromagnétiques et certaines propriétés de l’eau. . Le Thème général était les interprétations par la physique des champs quantiques de phénomènes biologiques récemment reconnus et leurs applications dans le domaine de la différenciation cellulaire et celui des maladies chroniques. <br /> <br /> Ce colloque n’a eu aucun écho dans les media français pourtant friands de polémiques scientifiques. Il est vrai que le sujet est dérangeant, qu’il n’est pas facile à vulgariser, qu’il vient bousculer sérieusement l’approche réductionniste qui continue à séduire les medias et qu’il vient nous rappeler étrangement les connaissances des grandes traditions spirituelles (approche corps-esprit, relations d’interconnexion de l’Homme à l’Univers). Seul un rapprochement pluridisciplinaire et holistique du vivant permettrait l’émergence d’une nouvelle approche biophysique du vivant. Mais la biomédecine actuelle est-elle prête à ce changement ? le veut-elle vraiment ? l'industrie pharmaceutique n'a que faire de nouvelles méthodes thérapeutiques de biophysique non brevetables et qui ne rapporteraient pas comme le médicament. Il lui faut une clientèle captive et docile. <br /> <br /> C'est pour cela que je suis à la fois optimiste et pessimiste. la bataille est engagée en tout cas, mais qui l'emportera ?
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A
Mais ce système est entretenu à des fins mercantiles. <br /> <br /> On a habitué les patients français à trouver dans toute maladie une solution en avalant une pilule. <br /> <br /> Et il y a des patients -consommateurs de médecine hypocondriaques, nosophobes et autres véritables addicts à la biomédecine (à défaut de vouloir faire une introspection sur leur rapport à la vie et à la mort, qui seraient-pensent-ils trop douloureuse). Or notre société EST profondément consumériste. il suffit de consommer pour aller mieux. L'idée même de méditer, d'entrer en soi même pour trouver des solutions ne vaut rien, n'est jamais privilégié, c'est toujours une intervention d'un tiers, d'un médicament, d'un examen. C'est la nouvelle Eglise. Cela évite de se remettre en cause et de se responsabiliser ; Et c'est ces patients consommateurs qui sont chouchoutés, privilégiés et qui entrainent de facto tout un ecosystème d'économie de la santé quasi mortifère quand il est imposé à tous. L'économie de la santé utilise le levier de la peur (actuellement les vaccins, le cancer, les maladies neurodégénératives...) et çà marche . Et l'engouement des medias pour les approches transhumanistes (recherche de la vie éternelle au moyen de la technologie), des tests de dépistages précoces des maladies type Alzheimer, cancers, alors qu'on n'a pas de traitement à proposer et que cela génèrerait une angoisse insupportable et encore plus de consommation d'examens à celui se se verrait annoncer le verdict-couperet "vous allez peut être développer un cancer mais on ne sait pas encore où ni quand". <br /> <br /> On a médicalisé la vie entière des femmes (puberté, vie sexuelle, maternité, contraception, ménopause, depistages...) à un point tel qu'on se demande comment on peut être encore en vie si on ne se soumet pas . On explique maintenant qu'il y a un rattrapage à faire avec les hommes , qui ne se font pas "suivre" assez ; dès la puberté, hop , chez l'andrologue , car il y a forcément des choses qui ne vont pas par rapport à la norme ! ;-) <br /> <br /> Entretenir la peur (de mourir in fine) , dans un pays qui n'incite à AUCUNE alternative comme par exemple la promotion de l'activité physique et sportive, la spiritualité encore proscrite par l’Etat, au nom d’une laïcité étriquée qui paralyse les mentalités, resserre les cœurs" (dixit le Pr JOYEUX ), qui seraient des moyens de vivre mieux son corps et accéder à une autre conception de la santé. Tant qu'on ne sortira pas la santé du PIB (Le total des dépenses de santé est la somme des dépenses de santé publiques et privées) , on ne sortira pas de cette approche mortifère de la santé. La faillite du système et le recours à des systèmes de santé privées comme aux USA, n'arrangera rien et pourra même avoir un rôle aggravant tant qu'on continuera à activer le levier de la peur pour faire de la santé un commerce lucratif...<br /> <br /> Personnellement, j'oscille entre espoir et désespoir face à cette situation...
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