2) LA DERIVE ANTI-EMPIRISTE DES SCIENCES MODERNES
Une conseur et amie espagnole, Paz Ojeda, m'a adressé un message de soutien, tenant à manifester sa solidarité avec les médecins homéopathes français. Elle me signale qu'en Espagne, les choses sont encotre pires et écrit. "La presse, la télé, les partis politiques, l'Ordre, les gens dans la rue, sous influence, tous sont contre l'homéopathie, c'est comme un incendie ... mais pourquoi ? Nous n'en connaissons pas les vraies raisons". Cette remarque est essentielle. En effet, pourquoi tout cela ?
Mais on sous estime, on ignore même complètement, le plus souvent, le fait capital, la raison majeure suivante qui entre, pour beaucoup, dans l'animosité féroce et surprenante que suscite l'homéopathie. Qui permet, surtout, de comprendre pourquoi nous nous retrouvons éternellement "piégés" dans des polémiques stériles, empêchés de nous exprimer (car ces accusations permanentes ont pour but essentiel de nous empêcher de présenter la nouveauté de notre approche), sommés de répondre à des injonctions menaçantes.
Tout ceci, en fait, ne prend tout son sens que dans le cadre assez récent, quelques dizaines d'années, d'une dérive anti-emiriste de la science. Les grands mots sont lachés mais je vais les expliciter pour que tout soit bien clair. J'emprunte cette expression à la philosophe des sciences Isabelle Stengers qui, parmi d'autres livres, a écrit, avec le Prix Nobel de chimie 1997, Ilya Prigogine un ouvrage unanimement saluée à l'époque, "La nouvelle alliance".
Le livre dont je tire l'analyse et l'expression de "dérive anti-empiriste de la science" s'intitule, lui, "L'invention des sciences modernes". Cette expression signifie que les sciences modernes se caractérisent, par le fait, totalement nouveau dans l'histoire des sciences, du refus de prendre en considération les faits bruts, c'est à dire les faits que le réel peut imposer mais qui ne rentrent pas, d’ores et déjà, dans un cadre scientifique reconnu. Il est clair que nous sommes ici au coeur de la "malédiction" de l'homéopathie.
De fait, les "hautes dilutions" que nous utilisons sont au centre de la tourmente. Nous savons tou qu'au delà de la 9 CH, on ne peut plus trouver de molécules de la substance prescrite dans les granules. Ce n'est pas rien, reconnaissons-le. Pour autant, cela ne devrait pas être rédhibitoire car si l'homéopathie est efficace et active, ce que des dizaines et des dizaines de milliers de médecins ont constaté et constatent, au quotidien, comme des dizaines et dizaines de millions de patients,depuis plus de deux siècles, il suffirait à la science de s'atteler à la question pour en découvrir les explications.Puisque la science a découvert les secrets du génome et de tant de choses, il n'y a aucune raison qu'elle ne trouve pas les secrets de l'action de l'homéopathie. Si seulement, elle s'y attelait. Et c'est là que l'analyse d'Isabelle Stengers est essentielle à connaitre car la science moderne, justement, n'a aucune intention de s'y atteler.
Car, désormais, la science s'arroge le droit de décider des faits qui méritent son examen. Les autres, elle ne se contente pas de les laisser de côté mais les disqualifie en les déclarant faux, trompeurs, illusoires et mensongers ce qui la dispense de révéler qu'elle ne cherche que sur ce qui l'inreresse a priori et non sur tout ce qui pose question.Car si le citoeyn savait qu'elle ne cherche que ce qu'elle veut bien chercher, il pourrait la rappeler à ses devoirs.
Or, comme la philosophe des sciences le rappelle, pendant longtemps, depuis Claude Bernard notamment, il était admis que « les idées hardies, libres, inventives, mènent la science, organisent l’expérience[». les faits bruts, surprenants, étranges étaient, donc, dignes du plus grand intérêt.
Avec l'invention des sciences modernes, un changement majeur s'opère et la science, désormais, se détourne systématiquement des faits dérangeants qui ne se pré-inscrivent pas d’emblée dans une théorie scientifique. Il faut comprendre que c'est ceci, le refus de la science actuelle d'être sommée d'expliquer ce qui, à ce jour, reste inexplicable (l'action des hautes dilutuoions homéopathiques), qui fait qu'on nous oppose, sans cesse, avec une mauvaise foi évidente, que l'homéopathie ne marche pas, qu'elle est inefficace et ne satisfait pas aux critères d'évaluation cliniques, etc. car il faut convaincre tout le monde que le fait brut homéopathique n'existe pas.
En effet, reconnaitre à l'homéopathie la moindre efficacité aurait pour conséquence immédiate de mettre la science devant son devoir de l'expliquer. En clair, le discours serait : "puisque l'homéopathie est efficace, il faut maintenant expliquer son mode biologique d'action". Or c'est précisément ce que la science actuelle ne veut pas faire. Sortir des sentiers battus et être contrainte de réfléchir à une voie d'action alternative à la seule voie moléculaire jusqu'ici explorée en biologie et médecine.
Dès lors, comme s'en inquiète Isabelle Stengers, « énoncé lourd de conséquences : seule une théorie peut défier une théorie ». En clair à nouveau : aucun fait non déjà inscrit dans une théorie scientifique ne peut aujourd'hui, obliger la science à se remettre en question. Ce qui signifie que les théories installées et reconnues se sont immunisées contre les faits bruts.
Ainsi, ce qui est nouveau, depuis quelques décennies, ajoute la philosophe des sciences, c’est que les faits ont perdu « le pouvoir de faire s’écrouler un édifice théorique". Et c'est bien de cela qu'il s'agit avec l'homéopathie.Le fait brut homéopahtique ne doit pas exister, pas être reconnu. Car il est menaçant pour la seule théorie, moléculaire, alors explorée.
Il est particulièrement piquant de noter que, le livre ayant été écrit dans la fin des années 1980, Isabele Stengers écrive, dès les touts premières pages de son livre. « Un épisode récent de la vie des sciences suffit à attirer l’attention sur ce point. Lorsque Jacques Benveniste publia, au cours de l’été 1988, son article controversé sur « la mémoire de l’eau », certains critiquèrent aussi bien ce scientifique que la reuve Nature, l’un pour avoir proposé, l’autre pour avoir accepté de publier la constatation d’un « fait brut».
Et de rappeler que la critique essentielle n’a pas portée sur la véracité des faits mais sur leur absence d’explication a priori. Car, poursuivent-elles, «Beaucoup d’autres ont eu, était il affirmé ou sous entendu, l’occasion de constations de ce genre, mais tous se sont abstenus de publier, ne disposant pas et ne pouvant imaginer de théorie plausible capable de donner un sens à un tel fait ». Et d’ajouter : « l’impuissance du fait tend désormais à prendre valeur de règle (…). Bientôt, peut être, certaines revues scientifiques énonceront-elles, en tant que règle officielle, qu’elles n’acceptent plus de publier que les « bons » faits, ceux qu’une théorie plausible autorise[». Pour conclure : « c’est peut être ce que l’empirisme pouvait conserver de puissance subversive qui sera bientôt (…), par les lois explicites de la cité scientifique, contraint de disparaître ».
En résumé, nous devons, dans la défense de notre de notre dscipline et de son intérpêt pour la santé des patients et leurs droit de se soigner selon leurs choix, affirmer, haut et fort, que tout est mis en oeuvre pour nier le fait homéopathique, son action. Et il nous faut oser dire que c'est fait pour une raison essentielle, à savoir éviter aux scientifiques de se pencher sur une question qui ne les intéresse pas a priori.Or, n'est-ce pas le devoir de la science d'expliquer le réel, qu'il lui "plaise" ou non ?
Il faut, aussi, être cosncient, qu'aujourd'hui, la science est, très largement, ce qui est très nouveau et un autre trait des sciences modernes, une activité "sponsorisée", financée. Michel Serres écrivait, ainsi, il y a quelques années : "Tout le monde, aujourd'hui, cherche sur programmes, et cherche donc la même chose". Ce qui est éminemment pertinent. Nombreuses, malgré tout, même si peu audibles, sont les voix qui s'inquiètent du peu d'innovation scientifique de ces dernières décennies par rapport aux découvertes, sans grands moyens financiers, du début du tournant XIX-XX° siècles par exemple : Relativité, physique et mécanique quantique, etc. Car à tous chercher la mêm chose, on ne trouve pas grand chose de nouveau.
Tout le monde cherche, donc, sur programmes, aujourd'hui, sur programmes financés par de grands groupes industriels (et pharmaceutiques en médecine) qui n'ont aucune raison de vouloir que les équipes scientifiques perdent leur temps (et leur argent) dans des domanies nouveaux et peu rentables. Il conveint d'exploiter à fond, comme toujours, les gisements connus, c'est à dire les chmaps scientifiques bien établis.
Dans ce livre, isabelle Stengers souligne, aussi, que la médecine moderne a créé une nouvelle espèce de patients. Elle les appelle "les malades qui guérissent pour de mauvaises raisons". Espéce à laquelle appartienent à n'en pas douter, les patients se soigant par homéopathie qui ont le mauvais gout de "guérir" quand ils ne le "devraient" pas.
Pour conclure, peut être, pourrait-on, aussi, répondre aux perpétuels accusateurs de l'homéopathie que leur acharnement à la présenter comme étant totalement inefficace (car même une efficacité modérée obligerait la science à s'atteler à l'explications de l'action biologique des hautes dilutions) tient, surtout, à la peur que les hautes dilutions homéopathiques suscitent dans la communauté scientifique, au refus des sciences modernes de prendre en compte le fait brut homéopathique qu'elles ses trouvent, aujourd'hui, incapables d'expliquer. Or, pourrions-nous leur rappeler, ce faisant, elles démissionnent devant leur devoir scientifique, devant, même, leur raison d'être.
(à suivre)