DE QUELQUES EVIDENCES QUI RELATIVISENT LA SCIENTIFICITÉ DES ESSAIS CLINIQUES EN GÉNÉRAL
Après quelques mois de controverses et mises en accusation de l'homéopathie sur la présumée insuffisance des essais clinqiues en sa faveur, il ne sera pas mauvais de faire un petit retour "sur terre" et de faire perdre aux rêveurs et aux naïfs les illusions qu'ils ont sur l'évaluation de la thérapeutique classique.
Ainsi, le Dr. Richard Horton, éditeur en chef de la prestigieuse revue médialeThe Lancet, écrit-il en 2015 : « il y a beaucoup de choses, dans la littérature scientifique médicale, peut-être la moitié, qui est tout simplement erronée. Affligée par des études ne comportant qu’un petit échantillonnage, des effets minimes, des analyses de laboratoire non valables et de flagrants conflits d’intérêts, avec, en plus, la poursuite obsessive de tendances « à la mode, la science a pris le chemin de l’obscurité ».Voilà qui tranche avec la prétention habituelle et la tendance tenace des tenants de la biomédecine à donner des leçons de rigueur aux thérapeutiques complémentaires.
Le Dr. Maria Angell, médecin qui fut pendant longtemps, éditrice en chef du New England Medical Journal (NEMJ), un autre des plus prestigieux journaux médicaux de niveau mondial, enfonce le clou. « Il n’est, tout simplement, plus possible de croire une grande partie des résultats des recherches cliniques qui sont publiés, ni de nous fier au jugement de médecins fiables ni aux recommandations médicales faisant autorité. Cette conclusion ne me fait pas plaisir et c’est une conclusion que j’ai atteint lentement, après deux décennies en tant qu’éditrice en chef du New England Journal of Medicine ».
Et venons en à un téoignage français. le Pr Philippe Even, professeur de médecine et de thérapeutique, ancien doyen de la faculté de médecine de Necker, aujourd'hui à la retraite. Il est auteur, avec le professur Bernard Debré, d'un "Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux".
Concernant les essais cliniques, son propos est simple : " il existe deux cas de figure. Soit la molécule est efficace et modérément dangereuse, alors l’essai clinique se déroule sans accroc et personne n’aura rien à redire. Cela concerne une molécule sur 10. Mais 9 fois sur 10, la molécule est médiocre, peu efficace, voire dangereuse. Dans ce cas, l’essai clinique est falsifié de A à Z. Personne ne peut alors ouvrir les dossiers de l’essai qui sont sa propriété industrielle. Pour moi, les essais cliniques n’ont aucune fiabilité, et j’en ai lu plus de 500 ces dernières années ! C’est ce qui explique tous ces scandales en cascade : la Statine de Bayer, le Viox, le Mediator, Diane 35, la Dépakine dont on est en train de s’apercevoir que c’est une véritable catastrophe…".
Ayant traité le monde de l'évaluation thérapeutique de "mafia" pharmaceutique, il s'est retourvé radié de l'Ordre des médecins pour "propos méprisants et diffamatoires" envers ces confrères. Remarquons que les accusateurs des médecines complémentaires qui traitent les médecins les pratiquant de charlatans et de mettre en danger la vie de leurs patients n'ont nullemnt été sanctionnés, eux, de "propos méprisants et diffamatoires". Selon que vous serez puissants ou misérables disait l'autre ...
Tout ceci pour montre que les accusateurs de l'homéopathie se servent de sa prétendue non évaluation pour faire croire et entretenir l'idée que l'efficacité de la thérapeutique classique serait, à l'inverse, très rigoureusement établie. Ce qui relève de pure imagination ... hélas.
Ce n'est pas l'évaluation de l'homéopathie qui pose problème, en réalité. C'est toute l'évaluation thérapeutique qui présente deux immenses défauts :
- le premier est d'être corrompue par des intérêts financiers et des enjeux économiques gigantesques (pour mémoire, 1.500 milliards d'euros par an de chiffres d'affaires de l'industrie pharmaceutique mondiale avec une croissance très rapide de surcroit).
- le second, d'être une évaluation en situation toalement artificielle, de laboratoire, "hors sol", pourrait-on dire, qui n' a rien à voir avec la "vraie vie" et la façon dont les médicaments sont utilisés ensuite, une fois mis sur le marché. Avec les déconvenues qui s'ensuivent régulièrement.
L'évaluation thérapeutique, en un mot, est à peu près à reconsidérer du tout au tout. Mais, chut, il ne faut pas le dire .... c'est ce que le brouhaha anti-homéopathie de ces derniers mois a pour but de masquer et d'empêcher de voir.
Bon été ...