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HOMEOLOOK, homéopathie, science et médecine ... blog de Philippe Marchat
3 avril 2020

DU CAFÉ DU COMMERCE MÉDIATIQUE ET DE LA SOCIÉTÉ DU SPECTACLE (1)

Le confinement est prolongé jusqu'à la mi avril, en attendant la prochaine prolongation. Le bac va être bouleversé, "tragédie bien française. Le premier ministre semble ne pas trop savoir où l'on va ni comment l'on va sortir de tout cela. Le décompte des morts et patients mis en réanimation survient à heure fixe, en fin d'après-midi, chaque jour. Nous serions en guerre sanitaire. 

Peut-on oser la question : un tel tableau décrit il, fidèlement, le réel ou relève-t-il d'une dramatisation quelque peu excessive ? Avons nous perdu le sens commun ? Traitons nous, collectivement, la question de la pandémie de covid 19 de façon rationnelle et raisonnable ou avons nous tout cédé aux dérives du café du commerce médiatique et de la société du spectacle ? 

Rappelons donc quelques faits. Il n'est évidemment pas question de nier le drame des patients (et de leur famille) placés en réanimation et de ceux qui décèdent du covid 19, à l'hopitlal, dans les EPHAD ou à leur domicile. Tout comme il n'est pas question de nier les grandes difficultés des équipes soignantes des zones submergées de patients. Ni que dans les quartiers surpeuplés et défavorisés des grandes banlieues, les pertes humaines risquent d'être considérables. 

Mais doit on, pour autant, oublier la réalité des chiffres. Il meurt, en France, chaque jour, en moyenne, 1.600 personnes par jour, 365 jours par an. Il mourra donc 500 à 600 milles personnes cette année. Or, il est peu probable que le covid 19 entraine plus de quelques dizaines (ce qui est infiniment trop, bien évidemment) de milliers de décès. Et peut-on, aussi, rappeler, sans être indécent, qu'il n'est, ni moins, ni plus dramatique de mourrir du covid 19 que d'un cancer métastatique, d'un AVC, d'un infarctus, d'une pneumonie ou d'un accident de la circulation ? Peut-on, enfin, sans être taxé d'inconscience, de cynisme ou de nihilisme, rappeler que les infections respiratoires saisonnières de l'hiver 2017 ont entrainé 60.000 décès en France, donc probablement davantage que n'en fera le covid 19 en 2020, dans notre pays ? 

Bien sur, la "concentration" de nombreuses victimes en un temps restreint et en lien à une cause unique est traumatisante et angoissante. L'émotion suscitée est donc très compréhensible. Mais ne serait-il pas souhaitable qu'un discours qui remette les choses en perspective soit tenu et qu'"on" ne joue pas démesurément la carte de la sur-dramatisation. 

Par exemple, tout montre que la vague énorme redoutée qui devait, inévitablement, déferler sur toute la France, n'arrivera, probablement, jamais sur les rives de tout l'ouest et sud-ouest du pays. Grâce, à n'en pas douter, aux mesures de confinement prises suffisamment tôt pour les régions en question. Pourquoi ne pas le dire ? Est-il véritablement indispensable de laisser entendre, voire d'entretenir l'idée (le suspense ?), jour après jour, que celle-ci va arriver incessament ? 

Il ne s'agit pas de nier le problème que pose la pandémie dans notre pays mais de tenter de ramener les choses à leur juste mesure. Parce que qu'il serait, sans doute, infinifment préférable, pour la suite des évênements, que notre société soit capable d'affronter cette crise sanitaire avec les yeux bien ouverts et dotée d'une forte dose de réalisme. 

Nul complot, nullle intention criminelle de la part de qui que ce soit dans la façon très thétralisée dont toute dcette crise se déroule. 

Nous subissons, fort simplement (sic), les conséquences de notre mode habituel d'"information" et de rapport au monde qui n'a, depuis bien longtemps, plus rien à voir avec une approche  "objective" et réfléchie du réel mais a versé, sans mesure, dans le règne des "palabres" sans fin, dignes (re sic) du café du commerce médiatique et de la transformation de toutes choses en spectacle.

Nous asssitons donc, dans cette crise du covid 19, et comme d'habitude, à des simplifications à outrance, à une dramatisation stupide et effrayante. L'important est de parler des choses de manière à faire du "buzz", de l'audience, la publicité (et ses recettes) ne s'arrête pas par ses temps de crise. 

Le spectacle en continu pousse, "mécaniquement", à la surenchère. Il faut bien 'jusitifier' l'occupation continue de l'antenne. Or, les propos argumentés et nuancés, pour tout dire, raisonnables, et a fortiori ceux qui seraient un tant soit peu dédramatisant, sont incompatibles avec la société du spectacle. S'il s'agit de réfléchir et non pas de donner "son" avis (avis basé sur quels arguments, quelles données tangibles ?), cela va vite devenir ennuyeux. L'audience va chuter et le spectacle perdre de son pouvoir de fascination. 

Le pire est qu'il n'y a, jamais, de débat véritablement contradictoire, dans lequel on donnerait aux défenseurs des options divergentes, une heure pour échanger et s'expliquer. Je dis bien débat et ne parle pas des échanges d'opinions gratuites ou des pseudos "enquêtes", complètement imbéciles, du type "le professeur Raoult est-il un gourou ou va-t-il sauver le monde ?". Comment peut on espérer aider à y voir clair avec des énoncés aussi stupides ? 

Qu'on me permette, enfin, un parallèle avec le phénomène des "gilets jaunes". Il ne s'est "éternisé" un an que parce que cet évênement social, bien réel au début, s'est transformé, au fil  des semaines, en spectacle et feuilleton (avec numérotation de l'épisode chaque samedi, rappelons-le) que les medias ont artificiellement entretenu et relayé même quand les manifestants à Paris, incarnant la colère populaire n'était plus que deux ou trois cents, c'est à dire même quand le phénomène n'avait plus de réalité (ce qui ne signifie pas que les difficultés sociales qui en avaient été la source avait disparu).

Il semblerait souhaitable que les moyens modernes d'information cesse de s'inscrire dans le registre scénarisé de la telé-réalité et qu'ils s'attachent, non pas à rendre la crise sanitaire "extraordinaire" et pleine de rebondissements, mais à l'éclairer dans la mesure, modeste et laborieuse, du possible. 

La crise du covid 19 trouvera son issue. Il conviendra d'en tirer de nombreuses leçons. Celles-ci auront, hélas, été cher payées même si le bilan s'avérera, probablement, in fine, moins tragiquement lourd que redouté. Ce qui n'otera rien à son poids de douleur et de drames personnels et collectifs. Puisse notre société ne pas rajouter, inutilement, beaucoup d'angoisse et de confusion à une situation suffisamment complexe et préoccupante. 

 

 

 

 

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Commentaires
A
entièrement d'accort avec vous. Mais ce discours est inaudible et l'on retorquera toujours "si on avait pas confineé, çà aura été bien pire". Les media jouent un jeu dangereux. Ce sont eux les maîtres du temps . et je n'exagère à peine en disant que lorsque les revenus publicitaires de BFM business CNew et autre LCi diminueront trop puisque plus personnes ne consomment, les journalistes et autres "experts" sonneront la fin de la récré et les politiques devront organiser le déconfinement, sous l'oeil sévère de Maitre Bourdin (qui ne porte pas de masque ni de gant) tout ceci est une mascarade , de moins en moins amusante.
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