Que psyché et soma "s'appuient" l'un sur l'autre pour se développer (2)
Non seulement, nous l'avons vu, psyché et soma ne sont pas hétérogènes mais ils sont indispensables l'un à l'autre, à leur développement qui est couplé et réciproque. Explicitons cela un petit peu. Sans un cerveau dument constitué, nulle psyché n'est envisageable. Mais sans certaines "nourritures" affectives, certaines stimulations relationnelles, sensorielles, sans amour, le corps lui même ne peut se développer harmonieusement. Les petits enfants roumains (ou autres) abandonnés dans les orphelinats du temps de Ceaucescu, par exemple, en sont l'exemple criants ... ou fort silencieux, tant ces enfants privés de contact, de toucher, d'amour, de caresses et de douceur, souffrent de telles carences affectives que le développement corporel lui même en est profondément altéré.
Un bébé n'a pas besoin seulement de nourriture, d'aliments de nutriments, il a besoin d'affection et d'être aimé. Sans cela, il tombe malade, dépérit, voire peut se laisser mourrir. Il a besoin qu'on lui sourit, qu'on lui parle, q'on lui montre qu'on est heureux et comblé de recevoir ce qu'on lui donne et dont il a besoin pour vivre. Le laver, c'est aussi l'aimer et le caresser. Si on le "récure" comme un objet, il sera propre, certes, mais il est probable que sa peau manifeste quelque peu sa déconvenue, son inquiétude, sa frustration par quelque pathologie cutanée qui pour se situer "sur" la peau n'en exprimera pas moins une souffrance psychique.
Mais la psyché, revenons y, a, nécessite, elle aussi, un bon fonctionnement corporel pour se développer harmonieusement. C'est pourquoi certains troubles "psychiques", (dont certains cas d'autisme par exemple), peuvent relever du désordre, de la dysharmonie provoqués par l'impossibilité d'appréhender de manière cohérente les relations humaines en raison de problèmes sensoriels ou "neurologiques" au sens large. Il faut pouvoir "percevoir" un sourire comme un sourire et non comme une menace d'être agressé et mordu ou dévoré pour y répondre par un sourire. Et cela nécessite un fonctionnement organique satisfaisant. car si les différents "messages", verbaux, visuels, comportementaux des parents ne sont pas "décodés" de manière conformes à leur intention, c'est à dire conformes à ce qu'ils sont pour la quasi totalité des humains, et ceci grâce à un fonctionneemnt corporel "normal",l'enfant ne peut y réagir que de façon désadaptée et incompréhensible et, surtout, que de façon qui l'isoleront dans son propre monde, puisque celui que lui "offrent" ceux qui l'aiment pourtant lui reste, d'une certaine façon, étranger.
Nous en resterons à ces quelques remarques, très simples, pour l'instant, et verrons bientôt qu'il convient de remonter plus en amont encore pour s'apercevoir que le développement du corps et de la psyché se fait selon un couplage fonctionnel structurant qui sera le sujet de notre prochain texte.